30 avril 2009
Dans cet ouvrage, l'auteur souhaite mettre en relief la nature du discours économique en tâchant de cerner les raisons pour lesquelles nous ne pouvons nous en remettre à lui seul pour gérer les rapports humains au sein de nos communautés.
Selon la thèse défendue, l'économie est une science dont le pouvoir explicatif permet de comprendre nos sociétés, mais l'économisme qui en est dérivé est une forme de scientisme sur lequel nos gouvernements et les décideurs dans leur ensemble ne sauraient légitimement s'appuyer pour gouverner. D'où l'importance de défendre, non pas la remoralisation de l'économie, qui maintient le discours économique au centre du discours social, mais un recentrage du discours social autour d'une véritable réflexion éthique.
L'auteur soutient par conséquent que l'économisme ne peut servir de discours politique et moral, non pas pour des raisons de valeur personnelle, de charité chrétienne ou de motifs éthiques plus ou moins clairement avoués, mais bien pour des raisons formelles de cohérence logique. Un tel discours est en soi incohérent et inconsistant, donc formellement et socialement inapproprié sur le plan politique. Et cela, peu importe que nous l'utilisions pour défendre des idéaux politiques de gauche ou de droite.
André Lacroix, Critique de la raison économiste – L'économie n'est pas une science morale, Montréal, Liber, 2009, 184 p.
2 juillet 2009 (no 20)
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